Avec Mécanique des souvenirs, Ludo Lassalle continue de creuser le sillon d’un art où la matière raconte autant que l’image.
Cette œuvre puissante mêle un panneau de signalisation ferroviaire, récupéré et patiné par le temps, à un graffiti découpé au scalpel, révélant — en creux — une scène peinte à la main d’une gare déserte, silencieuse, presque figée hors du temps.
Chaque élément est porteur de mémoire.
Le métal usé, les lettres tranchées dans la matière, les lignes de fuite de l’architecture ferroviaire : tout évoque le passage, l’attente, la trace, comme un souvenir gravé dans la ville.
Chez Lassalle, la gare n’est jamais un simple décor.
C’est un lieu de transformation intime, de départs intérieurs, de croisements furtifs — et ici, elle devient la métaphore d’une mémoire mécanique, bien huilée mais imprévisible, comme les mouvements de la vie.
L’œuvre joue subtilement sur le contraste entre spontanéité et maîtrise :
le langage brut du graffiti rencontre la rigueur d’une peinture figurative parfaitement exécutée.
C’est un morceau de ville, encapsulé dans un caisson de bois, un palimpseste urbain où passé et présent se superposent.
“Mécanique des souvenirs” s’inscrit dans une démarche résolument contemporaine, où le patrimoine industriel et la culture street se répondent.
Une pièce à forte résonance émotionnelle, venue tout droit de La Réunion, et à découvrir aujourd’hui à La Distillerie 66, à Torreilles.